Les vols utilisant un moteur alimenté à 100% de biocarburant (SAF) se multiplient ces derniers temps. En novembre dernier, un moteur d’un A380 d’Emirates et maintenant un hélicoptère AW139 ont effectué un vol. La division hélicoptères de l’avionneur Leonardo et le motoriste Pratt & Whitney Canada (P&W) ont fait voler un AW139 bimoteur équipé de l’un des deux moteurs PT6 avec 100% de carburant d’aviation durable (SAF) afin d’étudier les performances du moteur avec cette nouvelle source de carburant. Ce vol a été réalisé fin novembre au siège de Leonardo à Cascina Costa, dans le nord de l’Italie. Le vol et les essais au sol associés ont duré 75 minutes.
Les deux sociétés ont confirmé que l’aéronef brûlait « du carburant d’aviation 100% durable », mais précisent que l’un des moteurs PT6C-67C du bimoteur AW139 brûlait du carburant Jet A1 traditionnel à base de fossiles. L’autre moteur brûlait du SAF à 100%, un biocarburant appelé kérosène paraffinique synthétique à base d’esters hydrotraités et d’acides gras. Leonardo a déclaré : « Nous avons effectué le premier vol en brûlant 100% de SAF dans un seul moteur et nous répéterons le test avec les deux moteurs ».
L’équipe a évalué les performances du moteur à différents niveaux de puissance et les turbomoteurs n’ont montré aucune différence significative dans la réponse au nouveau carburant par rapport à l’utilisation du Jet A1, selon Pratt & Whitney Canada.
De nombreux acteurs de l’aviation considèrent les SAF comme la clé pour atteindre leurs objectifs de réduction nette de CO2 d’ici 2050. Ils affirment que les SAF génèrent des émissions de CO2 « sur le cycle de vie » 80% inférieures à celles des combustibles fossiles, bien que la viabilité réelle et la faisabilité du SAF aient été remises en question dans plusieurs rapports. Pour Maria Della Posta, présidente de P&W, le vol AW139 constitue une étape importante vers le bon fonctionnement des moteurs PT6 lorsqu’ils brûlent du SAF, qui est généralement produit à partir d’huile de cuisson usagée, de céréales ou d’autres biomasses et transformé à partir de CO2.
Il est important de noter que la réglementation aérienne n’autorise actuellement qu’un mélange de 50% de SAF dans les moteurs des vols commerciaux. La validation des différents SAF est donc une étape obligatoire avant de pouvoir progresser.
Un rapport récent indique que certains SAF ne parviennent pas à atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone et que différents groupes utilisent différentes méthodes pour estimer les avantages en termes de CO2, ce qui donne des résultats très différents. Par conséquent, un travail de sélection et de validation est en cours afin de déterminer quels sont les « bons SAF » qui pourront être certifiés et produits en quantité suffisante et à un prix abordable.
Photo : AW139 équipé d’une motorisation alimentée à 100% de SAF @ Leonardo
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