Les expulsions des individus sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) se déroulent rarement sans heurts, en raison de divers obstacles, juridiques, médiatiques, et de l’opposition des passagers une fois à bord.

Dernièrement, il a été nécessaire de faire deux tentatives pour expulser Moussa Sacko, un Malien de 25 ans sous le coup d’une OQTF, selon les informations de la radio RFI. Le vendredi 28 juin, alertés par la militante Assa Traoré et le chanteur Kalash sur les réseaux sociaux, des passagers ont refusé de s’asseoir dans le vol Corsair en partance de Paris-Orly à destination de Bamako, scandant « Libérez Moussa! ». L’homme a été débarqué pour permettre le décollage de l’avion.

Hier, mardi 2 juillet, Moussa a été remis sur un vol Paris-Orly – Bamako. Cette fois, les autorités ont pris des mesures préventives. Une note de la Police aux Frontières (PAF) a été distribuée aux passagers mettant en garde contre toute opposition à l’embarquement, sous peine de sanctions légales et de conséquences financières. Malgré cette pression, plusieurs passagers sont restés debout et ont réussi à bloquer l’avion pendant plus d’une heure, mais en vain. L’avion a finalement décollé avec Moussa à bord.

La semaine précédente, une chanson intitulée « Je partira pas » a circulé sur TikTok, avant que le réseau social ne bloque sa diffusion. Cette chanson, inspirée par une vidéo virale montrant un Algérien résistant à son expulsion en avion en criant « Je partira pas! Allah Akbar! Je partirai pas! », a suscité l’engouement sur les réseaux sociaux.

Dans un rapport publié en janvier, la Cour des comptes a souligné la nécessité pour la France de mieux organiser les expulsions des étrangers sous le coup d’une OQTF, seulement un sur dix étant effectivement éloigné du territoire. Les autorités n’arrivent à expulser qu’une petite minorité des étrangers visés par une OQTF, malgré les moyens importants alloués à cette politique.

Pour plus d’informations sur les retours forcés à la frontière et les OQTF, consultez l’analyse chiffrée de la Fondation IFRAP.