Après les grèves massives des contrôleurs aériens au mois d’avril et celle du week-end dernier à Orly, ayant toutes les deux conduits à des milliers de vols annulés, l’USAC-CGT (l’Union Syndicale de l’Aviation civile– CGT) renouvelle son préavis de grève du 31 mai au 07 juin.
Cette nouvelle grève est motivée par le manque d’effectifs qui, selon le syndicat, se profilent dans les tours de contrôle à l’horizon 2027, malgré un accord salarial trouvé en dernière minute avant la grève du 25 avril. Dans un courrier adressé à Damien Cazé, le directeur de la DGAC, le syndicat explique l’avoir alerté tout au long des négociations protocolaires sur le caractère inacceptable de certaines propositions du texte. Faisant fi de ces alertes, certains de vos directeurs ont au contraire continué de charger la barque et n’ont à aucun moment voulu prendre en compte les attentes d’un grand nombre d’agents de la DGAC, ajoute l’USAC-CGT. La colère est vive pour de nombreux agents. L’agitation sociale risque d’être intense dans les mois qui viennent.
Suite à un préavis de grève pour le week-end du 25 et 26 mai dernier de l’Unsa-Icna, deuxième syndicat représentatif des aiguilleurs du ciel, pour dénoncer un manque d’effectifs dans le personnel, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) avait demandé aux compagnies aériennes d’annuler préventivement 70% des vols à Paris-Orly. Déjà un mois avant, une grève des contrôleurs aériens, du SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, n’avait pu éviter la pagaille malgré (et en raison d’) un accord trouvé (à la dernière minute). Cependant, cet accord ne réglait pas la question des sous-effectifs qui se profilent à Orly, selon un autre syndicat, l’UNSA-ICNA, à l’horizon 2027. Nos managers persistants, pour Orly, dans la pingrerie et les calculs d’apothicaire qui feront rapidement retomber les équipes en sous-effectif, a affirmé le syndicat dans un tract.
La négociation, entamée il y a 15 mois, prévoit de refondre l’organisation du contrôle aérien en France pour faire face à l’augmentation annoncée du trafic aérien, qui devrait augmenter de 10 % à 20 % d’ici à 2030, selon le SNCTA qui représente 60 % des effectifs. La DGAC veut rationaliser le maillage des services de navigation aérienne en fermant, entre 2028 et 2035, un quart des tours de contrôle aujourd’hui en service et souhaite diminuer de moitié le nombre de centres de contrôle d’approche. Ces centres, qui gèrent les avions en approche d’un aéroport, passeraient de trente à seize.
On ne connaît pas à l’heure d’écrire ces lignes quel impact ce mouvement aura sur les opérations aériennes. Avec des grèves des contrôleurs aériens comme celles de ces dernières semaines, que peuvent attendre les passagers des compagnies aériennes ? A l’image des deux dernières grèves des contrôleurs aériens, celle-ci relève d’une circonstance exceptionnelle que les compagnies aériennes ne peuvent anticiper. Néanmoins, elles ne doivent pas abandonner les passagers. Elles sont dans l’obligation de leur proposer un dédommagement (nuit d’hôtel, bons, transport de substitution) et s’assurer que tous les passagers atteignent leur destination originale.
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